J'ai d'abord tenté une approche comme je l'aurai fait en tant que graphiste, avec mes textes et des photos. J'ai rapidement abandonné car trop de réalisme dans les images. Tout y était TROP dit, TROP présenté, TROP imagé sans que pour autant, le rêve y trouve sa place.


J'ai alors tenté une approche différente, avec la peinture. J'ai commencé par l'huile. Je me suis vite rendu compte que cette technique ne me convenait pas car je peins instinctivement, rapidement et j'ai du mal à rester des semaines sur une même toile en raison de contraintes techniques qu'impose le temps de séchage de l'huile.
J'ai opté alors pour l'acrylique qui correspondait davantage à ma nature impulsive. Elle permet, non pas de tout maîtriser, mais d'aborder le sujet et de le faire évoluer sous les coups de pinceau ou de crayon en évitant les temps morts qu'imposent les temps de séchage. Peindre comme j'écris, dans la foulée de l'idée, de peur qu'elle ne s'échappe, sans lui laisser de répit.
Les textes que j'avais écrits dans les années 70/80 ressurgissent, reprennent vie. L'oeuvre est désormais construite autour d'un texte qui servira de fil conducteur pour lire et comprendre le pourquoi des différents éléments qui la constitue. La facture est spontanée, rapide mais demeure toujours ordonnée. Il est important que le spectateur soit interpellé par l'ensemble, qu'il s'approprie la toile et s'en approche pour mieux l'appréhender. Qu'il découvre le texte qui figure en bonne place et le lise. Le principal sujet de l'oeuvre devient alors le texte. Il ne faut pas qu'il soit perturbé par les éléments qui le composent. C'est pourquoi le style graphique doit rester sobre, parfois non abouti. C'est l'axe que je donne maintenant à ma peinture.

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